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À partir d’avant-hierAlimentation

Nos retours sur la conférence FOOD2030 à Bruxelles

25 mars 2024 à 17:39

La semaine dernière, Open Food Facts était à Bruxelles pour la FOOD2030 Networks Conference on Transformative Food System Innovation. Pierre et nos deux ambassadeurs belges préférés April et Ben ont participé à une conférence de 3 jours pour représenter Open Food Facts.

April & Ben, nos ambassadeurs belges, exceptionnellement studieux pendant la conférence. 😉

Organisée par le projet CLEVERFOOD et soutenue par l’Union européenne, la conférence a été rythmée par des ateliers et conférences inspirantes. Mais ce qui nous a le plus marqué, c’est la superbe opportunité de réseauter avec d’autres membres de projets européens axés sur l’alimentation et des acteurs du changement.

Pierre a présenté notre travail sur l’Eco-Score et le déploiement d’un étiquetage environnemental à grande échelle, lors d’une table ronde sur l’étiquetage de l’impact environnemental.

Le panel a abordé la question de l’adoption de l’étiquetage environnemental au niveau européen. Il était intéressant d’entendre différents points de vue et d’échanger pour permettre in fine aux consommateurs de faire de meilleurs choix pour l’environnement. Le panel d’intervenants était varié : on y a vu aussi bien des organisations de consommateurs, des acteurs publics que des lobbies de l’industrie alimentaire (qui participent régulièrement à ce type de conférence).

Au-delà des sessions formelles, la conférence était surtout l’occasion de rencontrer / retrouver plein partenaires intéressants avec des organisations comme Ecsite, l’association européenne des sciences citoyennes, EIT Food ainsi qu’à des représentants de la Commission européenne, l’ADEME. Des décideurs politiques aux chercheurs, la diversité des participants a été aussi enrichissante que les conversations que nous avons partagées, et nous espérons que ces nouvelles connexions déboucheront sur des collaborations !

Mais ce n’était pas la fin de notre voyage à Bruxelles, et ce fut aussi l’occasion de voir l’Eco-Score dans la vraie vie, sur de vrais produits, au supermarché de Colruyt.

👈 Pierre, comparant les options à Colruyt grâce à l’Eco-Score.

Nous avons également eu d’excellentes discussions avec Test Achat/Test Ankoop, une association belge de consommateurs.

Armés d’idées nouvelles suite à cette conférence, nous motivés comme jamais pour poursuivre notre mission de faire la transparente pour tous.

À bientôt Bruxelles 🇧🇪🍻

Open Food Facts célèbre le logiciel libre

22 mars 2024 à 13:11

Surement avez vous déjà compris que Open Food Facts est une base de données ouverte et participative, ce qui la met en position de bien commun numérique, profitable à un grand nombre.
Mais savez-vous que l’ensemble des logiciels qui permettent à ces données d’être collectées, enrichies et distribuées sont également un bien commun numérique puisque tout ce que développe Open Food Facts est du logiciel libre ?

logiciel libre

Logiciel libre: c’est quoi ? 

Ces logiciels sont disponibles sous une licence qui promeut 5 libertés fondamentales

  • le droit d’étudier, 
  • de partager, 
  • d’utiliser, 
  • de modifier et 
  • d’améliorer le logiciel. 

Ceci vaut aussi bien pour notre application mobile, que pour le serveur, les outils variés qui permettent d’utiliser ou de maintenir la donnée.

Open Food Facts lui-même se base sur des centaines de logiciels libres ! Ceux qui font tourner nos serveurs (Debian, Proxmox), les langages dans lesquels sont écrits nos logiciels (Perl, Python, Javascript), les outils (il y en a trop pour les citer !), les librairies, les bases de données etc. 

En faisant ce choix du logiciel libre nous participons à un large mouvement qui veut donner plus de droits aux utilisateurs, célébrer la création collective et empêcher l’accaparement effectif de ressources culturelles ou collectives par des mécanismes d’emprisonnement (lock-in). 

Nous donnons l’assurance que le bien commun qu’est notre base de données est réellement réplicable, et permettons éventuellement à d’autres de bénéficier de notre travail pour d’autres efforts collectifs.

licence libre

Licence qui impose la réciprocité

Sur la plupart de nos logiciels, nous adoptons une licence qui impose la réciprocité. C’est à dire qu’elle demande à qui adapte le logiciel dans un autre contexte, de lui aussi respecter les mêmes libertés envers ses utilisateurs. Quand un contributeur développe une partie de nos logiciels, il est ainsi assuré que sa contribution ne peut être privatisée et enrichit bien le commun.

logiciel libre

Le choix du logiciel libre

Choisir le logiciel libre n’est pas toujours facile, il y a souvent une tension entre confort et liberté et des choix à faire ! Mais chaque fois que nous le faisons, nous faisons la promotion d’une alternative qui, bien utilisée, peut amener à un peu plus d’équité dans les possibilités offertes à chacun. C’est de plus un univers plein de surprises et d’expérimentations uniques ! La semaine du libre en fête est là pour en témoigner ! 🥳

Alors vous aussi utilisez vous déjà des logiciels libres ? Framalibre peut vous aider à en découvrir !

En savoir plus:  https://fsfe.org/freesoftware/freesoftware.fr.html

La liberté demande aussi responsabilité et les utilisateurs de logiciels libres sont invités à également financer ce commun à hauteur de leurs possibilités.

Journée mondiale de recyclage 

18 mars 2024 à 18:13

Quelques chiffres

64 % des emballages étaient recyclés en Europe en 2020. Selon Eurostat, le chiffre comprend les matériaux “qui ont été utilisés pour le confinement, la protection, la manipulation, la livraison et la présentation de marchandises, des matières premières jusqu’au produits finis, du producteur jusqu’à l’utilisateur ou le consommateur”.

Avec un taux de 60,3 %, la France se trouve légèrement sous la moyenne des Vingt-Sept en matière de recyclage des déchets d’emballage (64 %).

Source: https://www.touteleurope.eu/environnement/emballages-les-chiffres-du-recyclage-en-europe/ 

recyclage

En l’espace d’à peine deux décennies, la production annuelle de déchets plastiques dans le monde a doublé, passant de 180 millions à plus de 350 millions de tonnes, comme le révèle le rapport Global Plastics Outlook de l’OCDE. Une grande partie de ces déchets restent mal gérés. À l’échelle mondiale, près d’un quart  (22 %) atterrit dans des décharges à ciel ouvert ou bien se retrouve dispersé dans la nature. Seulement 9 % sont recyclés, alors que le reste (69 %) est incinéré ou enterré.

Source

plastique

Open Food Facts et Plein Pot sur les Emballages

Dans une opération conjointe avec ADEME, Open Food Facts a lancé l’opération Plein Pot sur les Emballages en janvier 2023. Depuis, il est possible de collecter des données précises sur les emballages alimentaires, telles que la forme, le matériel, la consigne de tri, le nombre de composants, et même le poids (lorsqu’on a la possibilité de peser un emballage avec une balance de précision). 

Grâce à la participation de la communauté Open Food Facts et de divers producteurs, les données d’emballages de plus de 10 000 produits ont été examinées, et toutes ces informations sont maintenant ouvertes. On vous invite à lire cet article si vous êtes intéressés d’explorer ces données.

Les champs pour collecter les informations des emballages sont toujours disponibles sur Open Food Facts. L’objectif est de permettre aux chercheurs, décideurs publiques et autres acteurs de se saisir de ces données ouvertes pour imaginer des solutions afin de réduire l’impact des emballages et la pollution qui en découle. 

Exemple sur Open Food Facts : https://fr.openfoodfacts.org/product/3596710349449

appli Open Food Facts emballages

Ré-utilisateurs d’Open Food Facts 

Plusieurs applications utilisent les données d’Open Food Facts pour des solutions qui adressent spécifiquement les emballages, comme Horizon (tri et recyclage au Royaume-Uni où seuls 10 % des plastiques sont effectivement recyclés.)

Les fondateurs d’Horizon ont participé aux deux dernières éditions des Journées Open Food Facts. Voici une courte vidéo où ils nous parlent de leur projet (en anglais) et comment ils réutilisent les données d’Open Food Facts. 

Récit d’un contributeur: segundo

14 mars 2024 à 14:54

(Republication depuis le blog de Linuxfr.org : https://linuxfr.org/news/open-food-facts-recit-d-un-contributeur. Article publié le 07 mars 2024.)

Récit de mon aventure en tant que contributeur pour le projet Open Food Facts, la base de donnée alimentaire ouverte et collaborative, où je suis arrivé un peu par hasard en 2015.

Depuis son lancement par Stéphane Gigandet en 2012, le projet a beaucoup évolué et les contributions ont augmenté de façon exponentielle. D’abord centré sur des données de produits vendus en France, la base compte désormais 3 100 000 produits et 18 pays ayant dépassé les 10 000 produits référencés.

L’impact de ces données a pu se voir à travers le Nutriscore qui a pu être testé sur un grand nombre de produits grâce à Open Food Facts. Désormais, plusieurs projets avancent de front et en partenariat avec d’autres acteurs, notamment autour de l’empreinte carbone (EcoScore), des emballages (avec l’ADEME) ou de la surveillance de la réduflation (avec l’ONG Food Watch).

Découverte & premiers pas

Je raconte souvent que j’ai découvert Open Food Facts (OFF) grâce à José Bové. Pas directement, certes, mais il a joué un grand rôle dans mon intérêt pour OFF.

bfm tv
José Bové n’est pas content contre le dioxyde de titane (E171)

Mars 2015 : je regarde d’un œil torve BFM TV et je vois un José Bové énervé contre un additif : le E171 (aussi connu sous le nom « dioxyde de titane »). Face à Jean-Jacques Bourdin, il sort des paquets de M&M’s et de chewing-gum, cite les marques et incite les téléspectateurs à boycotter ces produits qui contiennent ce colorant controversé.

Pas forcément renseigné sur les enjeux autour de ce colorant, j’ouvre la page Wikipédia de celui-ci. Je lis en diagonale ce qui est marqué et, en bas, je vois un lien où il est indiqué « Liste des produits contenant du E171 sur Open Food Facts ».

Je découvre l’interface moche (signe de reconnaissance des projets portés par des bénévoles et où l’aspect visuel est souvent en bas de la liste des priorités) de OFF et comprend très vite les grandes lignes du projet : un Wikipédia des aliments qui se base sur les informations présentes sur les emballages. Ni plus, ni moins.

En découvrant OFF, je suis étonné que le projet n’a été lancé qu’en 2012. Naïvement, je pensais que les données alimentaires étaient obligatoirement partagées par les producteurs et centralisées quelque part, à des fins de contrôle de conformité par exemple. Mais finalement non : les rares bases de données qui existent ne sont pas ouvertes.

Quand j’arrive sur le site, le projet vient de dépasser les 30 000 produits dont 90% sont français. À l’époque, je ne suis pas libriste (je crois que je ne connaissais pas la différence entre logiciel libre et logiciel propriétaire), je ne contribue à aucun commun numérique et, ironiquement, je ne suis pas très intéressé par les questions autour de l’alimentation.

Contribution(s)

Rapidement, je ne sais plus où donner de la tête : il y a tant de choses à faire pour aider !

Au début, j’aide à compléter les fiches. On parle d’une époque où il n’y a aucun outil de reconnaissance de caractères intégré au projet donc, la liste d’ingrédients, il faut forcément la remplir à la main. Plutôt simple pour un jus de fruit, beaucoup moins pour un gâteau industriel.

open food facts
Comparaison de deux listes d’ingrédients : l’une avec beaucoup d’ingrédients et l’autre avec peu

L’ajout de nouveaux produits est rapidement un réflexe que de nombreux contributeurs et contributrices de OFF ont connu : en revenant des courses, je me retrouve à genoux sur le sol de ma cuisine pour prendre les meilleures photos possibles d’une conserve de haricots ou d’une galette complète surgelée. Je suis moins fan de prendre des photos directement en rayon : on parle d’une époque pré-Yuka où scanner un produit n’est pas du tout dans les habitudes du consommateur moyen (et encore moins le prendre en photo). Autre réflexe : ramasser parfois des déchets dans la rue pour voir si — au cas où — ils ne sont pas dans Open Food Facts (et les mettre dans la poubelle jaune en passant, tout de même 😀 ).

La question des catégories — et surtout de la taxonomie de celles-ci — devient rapidement un point central de mes contributions : pour comparer des produits d’une même catégorie, encore faut-il que ceux-ci en aient une. La complétion des autres champs, bien qu’importante, me paraît secondaire sur la mission de classer les produits le plus finement possible.

Un autre sujet qui m’intéresse : les estampilles sanitaires. Ces codes qui sont obligatoires sur certains produits (notamment ceux issus d’animaux) permettent de connaître le lieu de préparation de ceux-ci. Multipliez les fiches avec ces codes, couplez-les avec la liste, publique, des sites de productions correspondant et vous obtenez la carte « C’est fabriqué près de chez-moi ». Avec cette carte, on a rapidement « repéré » certains sites majeurs, comme l’usine d’Aucy, à Theix (près de Vannes), qui a rapidement dépassé les 300 références.

Carte des sites de production centrée sur le Golfe du Morbihan

Changements notables

Le grand changement qui a révolutionné la contribution à OFF, ce sont les modifications semi-automatisées permises par Hunger Games. Rajouter, en quelques minutes, la marque de centaines de produits accélère considérablement la contribution et permet d’avoir une base de donnée toujours plus complète. À terme, ce projet a sûrement vocation à devenir la Street Complete de Open Food Facts (en tout cas, je l’espère 😀 ).

Depuis fin 2022, nous avons enfin réussi à infléchir la courbe des produits sans catégorie (qui ne faisait que monter depuis 2017)

Pour ce qui est de l’ajout de nouveaux produits, il y a clairement eu un avant et un après Yuka. Cette application se basait, à ses débuts en 2017, sur OFF. Elle a depuis créé sa propre base mais rebascule les photos et certaines données sur OFF. Bien que l’ajout de nouveaux produits ait tendance à se diversifier avec le temps (via l’arrivée d’applications similaire dans d’autres pays notamment), Yuka a clairement donné un coup d’accélérateur incroyable à OFF : à l’heure où j’écris ces lignes, près de 60% des produits ont été ajoutés via cette application. Même si de nombreuses données sont ajoutées sur OFF par la suite sur ces produits, cet apport est essentiel pour la croissance de la base.

Liste des principaux contributeurs qui sont des applications pour les 15 plus importants (« kiliweb » est l’identifiant de l’application Yuka dans OFF)

Des projets annexes ont vu le jour : Open Beauty FactsOpen Pet Food Facts et Open Products Facts. Ces trois projets, à chaque fois lancés sous forme de blague le 1ᵉʳ avril, sont devenus des projets sérieux qui avancent à leur rythme dans le sillage de OFF. Le projet de fusionner tous ces projets est en gestation depuis plusieurs années, mais devrait se concrétiser bientôt.

La refonte graphique du projet actée pour les 10 ans de OFF a été très bien mise en place. La nouvelle page d’accueil est plus agréable, le logo est super et, surtout, les fiches produits sont très bien organisées. Il y a également une cohérence graphique entre le site web et l’application smartphone.

Ancien logo vs. nouveau logo

Dernière chose qui démontre la maturité du projet : la mise en place d’un groupe de travail dédié à la qualité des données. Depuis sa mise en place, de nombreuses erreurs de valeurs nutritionnelles ont été corrigées en priorisant les produits les plus scannés via près de 200 contrôles (ex : il y a un problème si un produit est noté avec « 120 g de sucre pour 100 g »). Ce travail va désormais porter sur la qualité des ingrédients renseignés et, là, on passe à un autre niveau de complexité…

Un mème que j’avais bricolé il y a quelques mois et qui illustre le chantier qui nous attend pour améliorer la qualité des ingrédients.

Limites

Selon moi, le gros point noir de OFF est son application smartphone. Celle-ci rend la contribution laborieuse. À tel point que j’ai tendance à rester sur PC, même pour l’envoi de photos. Aussi, le décalage entre les versions disponibles sur Google Play/App Store d’un côté et F-Droid de l’autre est dommage.

Une autre limite est, selon moi, le lien que l’on a, en tant que contributeur, aux données que l’on ajoute.

Je m’explique : j’ai un peu contribué à OpenStreetMap (projet que j’ai découvert via mon implication à OFF, en passant). J’ai fait des modifications assez modestes, mais j’ai un lien assez fort aux données que j’ai ajoutées. Mais j’ai souvent en tête ces contributions et le fait qu’elles sont utiles à de nombreuses ré-utilisations via des applications tierces. Constater ces ré-utilisations crée une sorte de fierté d’avoir contribué à ce projet. Et une incitation à continuer. Christian Quest en a d’ailleurs parlé lors des derniers « OFF Days », en décembre 2023.

Cette incitation est assez faible dans le cas de OFF. Personnellement, ce qui me pousse et m’a toujours poussé à contribuer est de voir passer des articles scientifiques qui utilisent OFF comme source de données principale, notamment autour du Nutriscore.

D’ailleurs, lors des dix ans d’OFF, le docteur Chantal Julia a évoqué le travail l’équipe du Pr Serge Hercberg (l’inventeur du Nutriscore) et est venue parler de l’impact d’OFF dans l’élaboration de cet indicateur. Elle a prononcé la phrase : « Le Nutriscore n’en serait pas là aujourd’hui si Open Food Facts n’existait pas ». Cette phrase résume la raison de mon implication dans ce projet.

Dr Chantal Julia
Intervention du Dr Chantal Julia pour les Open Food Facts Days 2022

Autre étonnement : la dépendance du projet à des outils non libres. Le fait que tout s’organise sur Slack, par exemple, est dommage et l’utilisation de services Google l’est également. Loin de moi l’idée de passer pour un puriste (on a tous nos contradictions à ce sujet) mais lorsque des alternatives existent, cela devrait être un réflexe pour tout projet de les utiliser en priorité. Je pense notamment aux outils portés par l’association Framasoft.

Le contrôle des produits ajoutés serait à renforcer : OFF déborde de produits dont le code-barre est erroné. Cela peut être intentionnel (vandalisme de données) ou non (erreur du lecteur de code-barre ou faute de frappe). La conséquence : un travail de fourmi pour transférer les photos au bon produit puis supprimer la mauvaise fiche. Heureusement, pour les produits qui n’ont ni photo ni données, la procédure est souvent automatisée et, passé un certain délai, la fiche est supprimée. La conséquence : une partie non négligeable des produits ajoutés sur OFF sont destinés à être supprimés à long terme. De ce que j’ai pu en constater, j’estime que cela représente entre 10 et 15% des produits ajoutés sur une année (chiffre à prendre avec des pincettes).

open food facts
Comparaison des produits ajoutés par année entre le 2 janvier 2023 et le 10 février 2024. Entre ces deux dates, plus de 77 000 produits ont été supprimés car erronés.

Dernier regret qui, j’imagine, est partagé par le reste des bénévoles : n’avoir jamais pu développer de communautés locales de contributeurs. Je pense que c’est dû à la nature des données : il est plus facile de créer un groupe local lorsque celles-ci sont liées à l’endroit où l’on réside (comme pour OpenStreetMap par exemple). Quelques « scan party » ont été organisées ici ou là, mais je n’ai pas le sentiment que ça ait initié quelque chose de concret.

Enfin, je veux terminer cette partie en clarifiant un point : j’adore OFF et j’ai prévu de continuer à y apporter ma pierre à l’avenir. Cette section a uniquement pour but de souligner quelques-unes des pistes d’amélioration.

Perspectives

Les projets lancés récemment autour des emballages, en partenariat avec l’ADEME, me paraît très intéressant. Même si je suis terrifié par la montagne de travail que représentent ces contributions, qui demandent de peser chaque élément de l’emballage avec une balance de précision, prendre la photo de celle-ci, l’envoyer sur la fiche et renseigner toutes les informations.

Opération Plein pot sur les emballages en partenariat avec l’ADEME

Un autre projet plus récent : OpenPrices. L’ambition est de suivre les prix des produits. Sacré boulot en perspective vu la volatibilité de cette donnée. Reste que les premiers résultats valent le détour et des processus ont déjà été élaborés pour automatiser certaines contributions.

open prices
Interface du projet Open Prices

La taxonomie des ingrédients est également prometteuse. Un peu de la même manière que les catégories (quoique plus complexe), référencer les ingrédients dans une arborescence (potentiellement liée aux données de Wikidata) va permettre de nouvelles réutilisations. Il y a également le projet de réaliser une taxonomie des marques.

Conclusion

À travers Open Food Facts, j’ai mis un pied plus globalement dans le monde du libre. Parfois, la motivation baisse devant l’aspect « sisyphéen » du projet : pour une fiche correctement complétée, 100 produits sont ajoutés. Mais, voir l’impact concret de son travail, par exemple via le Nutriscore, est très gratifiant.

Entre mon arrivée et aujourd’hui, la taille de la base mondiale a été multipliée par 100 et le taux de produits français a largement diminué, preuve de l’internationalisation du projet. Même si beaucoup reste à faire, OFF a d’ores et déjà apporté sa pierre à la transparence alimentaire.

Si j’ai incité ne serait-ce que deux ou trois personnes à modifier une fiche ou à ajouter un produit, j’aurai atteint mon objectif. Mais plus que Open Food Facts, cet article a pour but de vous inciter à contribuer à un commun numérique. Je tire surtout de cette expérience des rencontres et des discussions enrichissantes avec l’équipe au cœur du projet.

Open Food Facts Days 2023
Photo de groupe aux OFF Days 2023

P.S. : Le E171 (ou dioxyde de titane), ce colorant controversé par lequel je me suis intéressé à OFF, est désormais interdit en Europe depuis 2022 après que la France l’ait bannie des aliments l’année précédente.

José Bové doit être content. 🙂

Liens & ressources

À lire
Mange et tais-toi (Serge HERCBERG, Editions humenSciences, février 2022)

À voir
Présentation d’Open Food Facts à l’édition 2015 de la convention Pas Sage en Seine
Une vidéo de la chaîne Projet Utopia qui parle surtout de Yuka mais aussi (un peu) de OFF

À écouter
Manon Corneille de Open Food Facts sur le podcast Projet Libres
Un épisode de l’émission « Le Meilleur des Mondes », sur France Culture, qui aborde les applications comme Yuka et Open Food Facts

L’obésité une maladie qui nécessite notre compréhension, et non un jugement

8 mars 2024 à 12:16

La journée mondiale de l’obésité a lieu le 4 mars. 

De quoi s’agit-il ? 

En France, le World Obesity Day est organisé par La Ligue nationale contre l’obésité

Un rendez-vous mondial

Cet événement permet de mobiliser les énergies et de sensibiliser afin de faire évoluer la vision du public en luttant contre les idées reçues.

Une maladie méconnue

L’obésité est reconnue par l’OMS comme une maladie chronique depuis 1997. Elle se définit comme un excès de masse grasse qui entraîne des conséquences néfastes pour la santé. C’est une maladie chronique, évolutive et multifactorielle. L’obésité a de nombreuses conséquences médicales: cancers, diabète, pathologies cardiovasculaires, pulmonaires, articulaires. 

En brisant les tabous, en œuvrant auprès des personnes atteintes par cette maladie multifactorielle, en soutenant la recherche, nous améliorons la compréhension de ses causes et nous développons les actions nécessaires pour la soigner.

Un changement de regard

En modifiant la façon dont l’obésité est abordée et perçue dans la société, La Ligue nationale contre l’obésité encourage les gens à devenir des défenseurs de la cause, à respecter les victimes de l’obésité et à stopper la discrimination.

sur-poids, obésité

L’obésité en chiffres

Au niveau mondial

En 2016, 600 millions d’adultes étaient atteints d’obésité (1).
En 2016, 124 millions de jeunes de 5 à 19 ans souffraient d’obésité contre 11 millions en 1975 (2).

Au niveau national

En 2012, 15% de la population française était atteinte d’obésité (3).
En 2017, 5% des adolescents souffraient d’obésité. En 2009, 3,8% jeunes étaient atteints d’obésité (4).

Source 1: OMS janvier 2015, Source 2: The Lancet
Source 3: Enquête nationale ObEpi-Roche 2012, Source 4: DREES

Au niveau européen

Un adulte sur six est obèse dans l’UE

En ce qui concerne les adultes en surpoids, 16,5 % d’entre eux étaient obèses – soit environ un sur six – et 36,2 % étaient pré-obèses dans l’UE.

L’augmentation de la prévalence de l’obésité est due à plusieurs facteurs comportementaux et environnementaux, selon le rapport de l’OCDE. Il s’agit notamment de l’urbanisation, de l’augmentation des comportements sédentaires, ainsi que de la disponibilité et de la commercialisation à grande échelle d’aliments à forte densité énergétique.

« Les groupes socialement défavorisés sont particulièrement exposés au risque d’obésité, soit parce qu’ils ont des habitudes alimentaires moins saines, soit parce qu’ils manquent d’activité physique », indique également le rapport.

Autre lectures: 
Rapport de l’OMS intitulé European Regional Obesity Report 2022

En savoir plus sur l’obésité: https://liguecontrelobesite.org/fr/obesite-le-grand-mensonge/ 
https://www.ameli.fr/rhone/assure/sante/themes/surpoids-obesite-adulte/definition-causes-risques 

La ligue propose aussi des formations: https://liguecontrelobesite.org/fr/formations/ 

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS)

En France, le Programme national nutrition santé (PNNS) a pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition (comprenant l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité).

La mise en place d’une politique nutritionnelle est apparue, au cours des vingt dernières années, comme une priorité de santé publique. Le rôle joué par la nutrition comme facteur de protection ou de risque des pathologies les plus répandues en France est de mieux en mieux compris, qu’il s’agisse du cancer, des maladies cardiovasculaires, de l’obésité, de l’ostéoporose ou du diabète de type 2.

Le PNNS s’appuie, d’une part, sur une analyse de la situation nutritionnelle de la population française et de son évolution, telle qu’elle ressort des études récentes, comme les études INCA3 et Esteban mises en œuvre respectivement par l’Anses et Santé publique France et, d’autre part, dans le but de donner la priorité à la réduction des inégalités sociales dans ce domaine, sur les objectifs quantifiés du PNNS 2019-2023, actualisés par le Haut conseil de la santé publique.

Parmi ces outils, on retrouve une approche par pathologie : Feuille de route obésité

PNNS
PNNS

Quelles évolutions depuis le premier PNNS ?

Certains indicateurs montrent que la situation s’est stabilisée voire un peu améliorée :

  • C’est le cas depuis le milieu des années 2000 de la prévalence du surpoids et de l’obésité tant chez les adultes que chez les enfants. Cette stabilisation survient à un niveau qui, bien que moins mauvais comparativement à de nombreux autres pays européens, demeure trop élevé.

D’autres indicateurs n’évoluent pas de façon favorable :

  • La croissance de la prévalence du diabète de type 2 se poursuit ;
  • La pratique d’activité physique tend à décroître, particulièrement chez les femmes et les enfants, et reste très insuffisante.
  • Les comportements sédentaires ont fortement augmenté ces dix dernières années.
  • La consommation de sel, après avoir diminué au début des années 2000 stagne à un niveau beaucoup trop élevé, celle de sucres est trop importante tandis que la consommation de fruits et légumes et de fibres est beaucoup trop faible.
  • La consommation d’alcool, bien qu’en décroissance depuis de nombreuses années, reste beaucoup trop importante.
  • En outre, la supplémentation systématique en folates de toutes les femmes qui désirent concevoir (4 semaines avant la conception et 8 semaines après), est insuffisamment mise en œuvre.
  • Malgré l’insuffisance de données précises sur ce sujet, la prévalence de la dénutrition demeure élevée, notamment chez les personnes âgées.
  • Le phénomène le plus notable reste cependant l’accroissement des inégalités sociales dans le champ de la nutrition.
PNNS

Source: https://www.mangerbouger.fr/ressources-pros/le-programme-national-nutrition-sante-pnns/qu-est-ce-que-le-pnns 

Open Food Facts pour s’informer facilement et rapidement 

Pour aider les consommateurs sur le chemin d’une meilleure alimentation, Open Food Facts met à disposition les informations sur les produits alimentaires (+3M) : les informations nutritionnelles, divers scores (Nutri-Score qui n’est pas obligatoire sur les emballages, l’Éco-Score pour donner une idée de l’empreinte environnementale d’un produit, ou encore le groupe Nova qui donne le degré de transformation d’un produit). 

La base de donnée affiche également des recommendations de Santé publique France sur certains produits.

Exemple avec ce produit 

PNNS

ou encore celui-ci

PNNS
alimentation saine
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