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Les goûts musicaux de vos enfants

durée : 00:04:47 - Les goûts musicaux de vos enfants - Cette semaine, Julien Bisson s'interroge sur les goûts musicaux des enfants. Ali : Mon cher Julien, la musique est-elle un bienfait pour les enfants ? Oui, évidemment, et ce n’est pas moi qui le pense, c’est la recherche scientifique qui nous l’apprend. Pratiquée très tôt, la musique va aider les enfants à développer leurs capacités cognitives, que ce soit à travers les comptines qui permettent d’exercer leur mémoire des mots et des gestes, ou plus tard avec les chansons et le solfège, qui vont améliorer leurs capacités d’abstraction et leur vocabulaire. Des études scientifiques ont même montré qu’avec ces nouveaux chemins neuronaux, un enfant qui pratiquait une activité musicale serait plus à même de réussir à l’école, d’apprendre des langues étrangères, d’être plus sociable et d’avoir une meilleure estime de soi-même. Sans même parler de la créativité que l’expérience de la musique, avec tout ce qui peut servir d’instruments de fortune, peut susciter ! Ali : Donc, c’est un grand oui pour encourager nos enfants à faire de la musique ? C’est un grand oui - pour eux en tout cas. Car pour leurs parents, ce n’est pas forcément la même limonade. Bon, je passe vite sur la période des comptines qu’il faut répéter à tue-tête pendant toute la journée. Résultat : on s’est tous retrouvés à faire la queue quelque part à se demander où sont passés les cro-cro-cros, les cro-cro-cros, les crocodiles, sans arriver à se l’enlever de la tête. Tiens, je vous invite d’ailleurs à la chantonner chez vous, c’est cadeau. Mais le pire, ce sont les parents d’enfants qui continuent la musique chez eux passé l’âge de cinq ans. Parce que dans ce cas-là, c’est pile je gagne, face tu perds. Si votre enfant joue très bien du piano par exemple, vous allez vous taper La Flûte enchantée en boucle pendant tout le printemps jusqu’à en devenir maboul. Mais s’il en joue très mal, eh bien là, vous allez devoir supporter une version massacrée du générique de Fort Boyard, en rêvant d’étrangler un chaton pour couvrir le bruit ! Mais bon, j’exagère un peu, pardonnez-moi André, je sais qu’il y a parfois pire que l’enfant qui joue de la musique. Il y a l’enfant qui en écoute. Ali : C’est-à-dire ? Il existe un risque non négligeable qu’en grandissant, votre enfant ramène un jour à la maison des tubes qui ne soient pas forcément du David Bowie, et que, pour des raisons diverses et variées, vous aurez du mal à supporter. Il y a les chansons qui font simplement saigner des oreilles pour leurs qualités musicales discutables. Il y a les tubes formatés pour ados qui fleurent un peu trop fort l’opération marketing. Il y a aussi les titres aux paroles contestables, violentes, ou misogynes, qui vous font demander comment votre bout de chou de la semaine d’hier s’est transformé en petit monstre copiant les mimiques de Jul en répétant qu’il va faire des choses pas jolies jolies à votre mère sur la Canebière… Ali : Et alors, que faut-il faire si votre enfant a des goûts de chiotte ? Déjà dédramatiser un bon coup, en vous rappelant que vous aussi, vous n’écoutiez pas que de la bonne musique à l’adolescence – Ophélie Winter, elle est pour toi celle-là -, et que chaque génération a succombé à une panique morale devant les hits de l’époque, qu’ils aient pour nom les Beatles, Led Zep, les Clashs ou NTM. Et vous dire que si vous voulez que votre enfant diversifie ses goûts musicaux, c’est peut-être à vous de l’aider. De ce côté-là, hélas, on ne peut pas tous avoir un André Manoukian à disposition – c’est un tort, notez-le, si jamais une IA personnalisée devait être inventée, je voudrais une Manouk-IA, qui me conseillerait des morceaux d’une voix enjouée, « ce matin, Shakira va te déclencher une ouverture de chakras sauvage », ou « ce soir, c’est Mylène Farmer, qui va te donner une érection capillaire ! » Mais, faute de Manouk-IA pour votre môme, il ne vous reste plus qu’à profiter de chaque trajet en voiture pour éduquer leurs oreilles à ce qui pour vous, très modestement bien sûr, con

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Choses (presque) vues d'Éric Libiot : comment cultiver sa mauvaise humeur ?

durée : 00:05:17 - Choses (presque) vues d'Éric Libiot : comment cultiver sa mauvaise humeur ? - Éric Libiot aime râler et ça lui va bien au teint. Plutôt que de se demander comment cultiver la bonne humeur, il cherche comment cultiver sa mauvaise humeur. C’est bien gentil de se poser la question de savoir comment cultiver sa bonne humeur mais on peut aussi se demander pourquoi il faut cultiver sa bonne humeur. Parce que finalement on peut aussi se demander comment cultiver sa mauvaise humeur ; c’est d’ailleurs une bonne question que je me pose régulièrement. Eh oui, j’aime râler. Râler me va bien au teint. Et en ce moment par exemple, je suis un râleur d’été et je m’agace d’en avoir perdu une le weekend dernier. Perdre une heure, c’est un sommeil perturbé et chacun sait qu’une mauvaise nuit nuit. Dans six mois je serai aussi râleur d’hiver comme divers râleurs que je connais. On gagnera alors une heure de sommeil en plus ou une heure d’éveil en plus et je trouverai bien une raison pour râler. Le râleur attend tranquillement son heure. Comme disait l’autre : rien ne sert de courir il faut râler à point. Ce changement d’heure à l’air de plaire uniquement à ceux qui nous gouvernent contre tous ceux qui râlent contre ce changement. Mais ne plus changer d’heure me ferait autant râler puisque dans ce cas-là je n’aurai plus de raison de râler. Voilà ce qu’il y a de formidable avec le râlage, c’est qu’il est toujours possible. Et c’est d’autant plus formidable que le râlage ne s’arrange pas avec l’âge. Alors pourquoi râler Ali ? Parce que râler c’est se tenir éveillé, c’est ne rien accepter comme argent comptant mais tout accepter comme argent mécontent. Je suis aussi un râleur de pointe, surtout dans les transports en commun. Trop de gens, pas assez de métro ou de bus et je le vérifie tous les jours car le bon râleur est proche du quotidien. Le bon râleur ne se permet pas de donner son avis sur des sujets qu’il ne connait pas. Le râlage n’a rien à voir avec l’ultracrépidarianisme qui est un comportement consistant à donner son avis sur des sujets qu’on ne connait pas du tout. Ce râleur là n’est pas digne d’en être. Parce qu’en être c’est du boulot et il faut savoir remettre les pendules au râleur Le bon râleur est un râleur local. Il faut savoir de quoi on parle pour savoir de quoi on râle. C’est important. Il y a trop de râleurs qui se la jouent à râler n’importe où. Car râler dans la bonne direction n’est pas facile. Et il ne faudrait pas confondre râler et comploter. Comploter c’est penser que rien n’est vrai, alors que râler c’est penser que tout peut s’améliorer. D’ailleurs dans comploter il y a con alors que dans râler non. Râler c’est imaginer qu’une humanité meilleure est possible. Il faut râler à son échelle et si chacun râle à son échelle, on peut râler plus haut. Il ne faut pas non plus opposer râlage et mauvaise humeur. La personne de mauvaise humeur se regarde le nombril, se révèle égotique et risque l’ulcère. Or il faut savoir que l’ulcère à rien et qu’on peut l’éviter, justement, en râlant. D’autant qu’il est possible de râler de bonne humeur. Non seulement il est possible de râler de bonne humeur mais râler met de bonne humeur Je propose donc qu’on change un peu les paroles de la Marseillaise, devenue La Rouscaillaise qui pourrait débuter par : "Râlons enfant de la patrie, le jour de gloire est arrivé."

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